L'histoire du village de Balaguier d'Olt

Origine du mot BALAGUIER

Il existe plusieurs versions sur l'origine du nom de Balaguier 

La première, le nom de Balaguier aurait une origine prélatine (gauloise): "balec", le genêt. Il a donné en français : balai. Cet ustensile était jadis fabriqué avec des branches de genêt.

En occitan ancien on utilisait le mot "Balac". Il a été supplanté par le mot "gineste" d'origine latine. La racine est complétée par le suffixe collectif "ier", iére". Cette structure est mise en évidence par les anciennes transcriptions en latin : Balagerium (1301), Balaguiéro (1390). Balaguier viendrait de "balaguiére", lieu colonisé par les genets. 

La seconde, d'après la "toponymie générale de la France" d'Ernest Nègre, le nom de Balaguier s'inscrit dans un contexte de "fortification" et aurait pour origine le nom balaguarium, composé d'un suffixe roman "arium" précédé d'un radical gaulois "balacon" (avancée de toit) ou du Gallois "balog"(créneau). Ce qui aurait pu signifier "mur crénelé". 

Troisième hypothèse, le cartulaire de Conques (XI° siècle), parle d'un village fortifié appelé Blacaria et que plusieurs auteurs identifient avec notre Balaguier actuel. 

Quatrième hypothèse, mais la plus fantaisiste, Balaguier tirerait son nom de "vallis aquarum" vallée des eaux à cause des trois sources abondantes d'eau qui jaillissent :

1°) au moulin de Lève, 2°) aux environs de la grotte dite "Roquevinière", 3°) derrière l'église à la fontaine dite de St. Martin.

C'est une astuce facile que cette solution. En effet "vallis aquarum", val plein d'eau, aurait donné : val=bal et aqua aurait donné successivement aigue et aguier, d'où le mot Balaguier.

Ce raisonnement est sans fondement; il est même absolument faux ; pour la simple raison que Balaguier, d'après les archives de Figeac et d'ailleurs s'écrivait déjà avec un B à une 
époque où le patois local n'avait pas encore transformé le V en B.

Lavoir

Si l'origine du nom de Balaguier est inconnue, la citadelle de Balaguier est déjà signalée dès le VIII° siècle, lors de l'invasion de l'Aquitaine par les Arabes. Des archives de Conques écrites vers 1020, mentionnent la prise de Balaguier par les Arabes :"en 725 une troupe de sarrasins conduite par Ambiza, s'était fortifiée dans un certain château de Balaguier, d'où ils pillaient les saints lieux et vexaient les ecclésiastiques et autres honnêtes gens" 

Extrait de la carte régionale en 1750

Extrait de la carte regionale en 1750

Famille de BALAGUIER

La famille de Balaguier est une des plus anciennes du Rouergue et du Quercy. Certains prétendent qu’elle tirait son origine des princes de Catalogne et de Majorque, il existe d’ailleurs un hameau nommé Balaguier dans l'Aude.
"Cette famille importante, qui se confond parfois avec celle de Cardaillac, prétendit avoir quelque chose de plus que les autres. En effet, en 1300, Bertrand de Balaguier se dit coseigneur de Cajarc et de Capdenac et confirme des ordonnances portées par les consuls, et l'on ne voit pas que proteste «Galhard Bourcier, bayle de Cajarc pour le redoptador payre en christ monsenhor Sicart de Montaigu, avesque de Cahors». Coseigneur, il avait bien le droit de prendre ce titre, parce qu'il avait des biens dans la presqu'île d'Andressac. Comme viguier avait-il le droit de confirmer les ordonnances consulaires ? Sans doute, puisque le bayle assiste à cet acte, ainsi d'ailleurs que d'autres viguiers." (Edmond Albe)

Capture 1

 

 

 

 

 

En 1232, les Seigneurs de Balaguier firent bâtir deux chapelles au couvent des Cordeliers à Villefranche ; leurs armes figuraient, d'après Claude de Bruyère, aux voutes de ces deux chapelles.
Les Armes de la famille de Balaguier : d'or à trois fasces de gueules, figurent dans Le troisième salle carrée du musée de Versailles où quatre salles sont réservées aux croisades. Guillaume de Balaguier, seigneur de Montsalès a en effet participé à la première croisade de Saint Louis (I248-I254) septième de la série générale .Sa participation à la croisade a été connue par la découverte vers 1840, chez un antiquaire parisien, de titres d'emprunt contractés par les croisés de Philippe-Auguste et de Saint Louis, à de riches marchands de Pise et de Gènes. Ces titres proviendraient des archives de la Société de Saint-Georges, banque où les négociants déposaient leurs billets de créance. Lors de l'occupation de la Ligurie en 1796-97, par les armées révolutionnaires commandées par Bonaparte, les archives de la société Saint Georges furent pillées et allèrent se couvrir de poussière dans quelque recoin d’une boutique de Paris.

A l'époque des croisades, quand les Papes firent appel à la chrétienté pour reprendre aux musulmans le tombeau du Christ, un des membres de la noble famille de Balaguier "se croise" pour aller délivrer les lieux saints.
On possède ainsi de nombreux titres de créances, semblables à celui souscrit par Guillaume de Balaguier. A la suite d'un de ces titres daté de juin 1250 et signé en bonne et due forme, où cinq gentilshommes français, pour partir à la croisade, font un emprunt de 150 livres tournois garanties par leurs biens mis en hypothèques, on peut lire l'acte suivant :"aux mêmes préteurs, Dominique de Telia et Marco Ciconia, de Gènes, également en juin 1250, sous la garantie du comte Alphonse et sous le sceau du premier nommé : Hugues de Riergues, Raymond de Séverac, Guillaume de Balaguier, Motel de Lapanouse et Bernard de Lévezou, tous Rouergats, sauf Hugues de Riergues et qualifiés de damoiseaux, font sur un autre document reconnaissance d'un prêt de 300 livres."
Ainsi, grâce à ce document, nous savons que Guillaume de Balaguier, damoiseau, c'est-à-dire gentilhomme, qui n'était pas encore chevalier, a participé à la première croisade de Saint Louis.

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En 1303 ; Bertrand de Balaguier envoya dix hommes an service du roi Philipe le Bel pour la guerre des Flandres. Mais à partir de cette époque, il semble bien que la famille de Balaguier quitte définitivement son pays d'origine ; en effet les actes notariés de Figeac ne mentionnent aucun Balaguier se disant seigneur de Balaguier. Cette famille avait essaimé dans les environs et s'était alliée à d'autres puissantes familles : les seigneurs de Cajarc et de Capdenac ; vers I300, cette famille prend le nom de Cardaillac et c'est à elle qu'appartenaient les Cardaillac, seigneurs de Brengues et de Montbrun dont les terres s'étendaient sur Saujac et sur divers fiefs en Rouergue. Aux XIV° et XV° siècles les Balaguier classiques sont seigneurs de Montsalès et de Salvagnac-Cajarc…
Bien qu'elle eut eu de très nombreuses branches, il est à peu près certain que la famille de Balaguier est originaire du village qui porte son nom, et qui, tout le monde en convient, a perdu toute trace de sa grandeur passée., en effet elle a tenue dans le Rouergue un des premier rang par ses services, la possession d’un grand nombre de terres seigneuriales et titrées, et ses alliances avec les plus anciennes races du pays.
De Barreau dans son livre intitulé "documents historiques et généalogique du Rouergue" en donne la certitude. La famille de Balaguier très florissante au XII° siècle s'éteignit au XVI° siècle et ses vastes domaines passèrent par les femmes dans celles des ducs d'Uzès (Gard).

Le haut de Balaguier en 1953

Haut de balaguier

                                                                                                             

LA GUERRE DE 100 ANS

Il existe quelques documents certains sur Balaguier au temps de cette interminable guerre de 100 ans où l’Angleterre essaya en vain de s'implanter sur le continent et d'agrandir ses possessions on France et où son roi s'efforça de devenir roi de France. Plusieurs fois notre cité eut à subir l'occupation des Anglais, celle de genre de maquisards appelés "Routier ".
En 1360, la France signe le traité de Brétigny avec Edouard III qui acquiert le quart du royaume et l'étendue de 17 départements actuels ; le Quercy et le Rouergue deviennent terres anglaises, mais les coeurs restent français ; les troupes anglaises eurent alors à compter avec l'hostilité des populations françaises réunies malgré elles dans leur domaine. Les soldats anglais ne disaient-ils pas ironiquement en parlant de nos ancêtres : "qui les aurait ouverts ainsi qu'un porc lardé, on aurait en leur coeur, la fleur de lys trouvée"...
Balaguier fut un centre de résistance; à cette époque son château appartenait au marquis de Cardaillac, seigneur de Brengues, baron de Foissac, seigneur de Larroque-Toirac, Montbrun et Balaguier ; il fut un des seigneurs qui se distingua le plus contre les Anglais. Tous les moyens de gêner les troupes d'occupation furent bons; les habitants de Balaguier arrêtaient les bateaux qui descendaient Le Lot et en exigeaient un impôt, sans doute assez onéreux, puisqu'en "1362, sieur de Pomiers, sénéchal en Quercy pour le compte du Prince de Galles, défendit aux habitants de Balaguier d'arrêter les bateaux qui portaient des vivres à Cahors et d'en exiger le péage".
En 1369, le roi Charles V, après avoir bien repris en main le royaume et redressé les finances voulut supprimer le traité de Brétigny qui avait douloureusement amputé son royaume, et reprit la lutte contre Edouard III. Le patriotisme était toujours vivant. Dans notre région "les habitants de Villeneuve firent une grande part à la guerre contre les anglais avec ceux de Villefranche, ils réunirent un corps nombreux de gendarmerie qui submergea dans le Lot les bateaux des Anglais et arrêta leurs courses en Rouergue. Aussi notre riante vallée du Lot se prêtait à de beaux combats nautiques. Balaguier fut pris à plusieurs reprises ; en 1375, le 1° jour de novembre, fête de la Toussaint, les anglais prirent le lieu de Balaguier en Quercy, et après l'avoir pillé le quittèrent ". (E. Cabrol Annales de Villefranche, T.I.P. 128)…
Les Anglais de Balaguier vinrent à Cajarc le vendredi avant la Fête Dieu 1376, porter un défi «vengro per combatre» ; les prud'hommes et Jean d'Hébrard qui se trouvait là, leur font donner 60 pains et 4 barils de vin. On ne donne pas le résultat de la bataille, mais il y eut bataille «Item lo dia quens (que nous) combatero los Angles de Balaguier». Cela facilita des trêves avec cette bande, dont le chef était Bernard Doat
Ils revinrent à Balaguier, car deux ans après, en 1377, on négocia avec Bernard Doat, capitaine qui occupait Balaguier sous les ordres de Bertrecat d'Albret; et la ville fut rachetée à prix d'or, en même temps que Belcastel et autres lieux ; l'acte rapporte que le rachat fut payé par les contribuables les plus privilégiés.
De peur sans doute que ce lieu ne devint à nouveau un repaire d'Anglais, le château, dont il ne reste pas pierre sur pierre, fut démoli aussitôt par ordre du roi Charles V, après qu'on l'eut repris sur les Anglais qui s'en étaient rendus maitres.

LES ROUTIERS ET LES GRANDES COMPAGNIES.

La guerre amène toujours son cortège de misères et ...de profiteurs. Délivrer le royaume des "grandes compagnies" fut un des buts que le sage roi Charles V confia à Du Guesclin. C'étaient des bandes de mercenaires, militaires de profession qui se mettaient au service du roi ; mais une fois la guerre terminée, ces soldats se trouvaient en chômage, s'organisaient en bande, prenaient le maquis et travaillaient pour leur compte en dévastant le royaume. Les paysans effrayés par ca nouveau genre de pillards organisèrent la résistance ; c‘est pour se protéger contre eux, qu'ils fortifièrent l'église de Ste. Radegonde près de Rodez, où ils pouvaient mettre leurs récoltes en sureté. En 1365, Du-Guesclin ne pouvant les anéantir acheta leur concours et les enrôla dais une expédition d'Espagne, et en 1380, nous voyons encore le connétable courir en Lozère, avant de mettre le siège devant Château-neuf de Rançon où une bande de routiers s'étaient fortifiés.
En 1383, on les signale dans notre région ; à Prévinquiéres, ils remplacèrent les Anglais, hélas "leur présence pesa ; lourdement sur les populations que celle des premiers envahisseurs" (M de Valady dans les châteaux de l'ancien Rouergue).
De 1420, date du honteux traité de Troyes qui livrait la France entière A Henri de Lancastre roi des Anglais, à 1428 la France vit une de ses pages les plus sombre: de son histoire; le dauphin Charles déshérité était réfugié à Bourges ; le pays se dépeuplait, les campagnes qu'infestaient les loups restaient en friches, et le roi d'Angleterre disait familièrement que "guerre sans incendies ne valaient rien non plus qu'andouilles sans moutarde ". Il n'y avait qu'une industrie florissante : le brigandage, qui achevait de ruiner le pays. La guerre en se prolongeant avait pris un caractère particulier : bandes anglaises ou françaises se retranchaient dans les innombrables châteaux ou places fortes qui hérissaient le pays ; c'est ainsi qu'en 1428, les paisibles habitants de Balaguier eurent la visite de Rodrigue de Villandrando, ayant pour surnom "empereur des pillards de France" qui travaillant pour son compte, faisait le guerre tantôt aux Anglais, tantôt aux français.

Carte postale Balaguier et ses environs en 1960

Carte postale 1960

                                                                               

HOPITAL DE BALAGUIER

Au moyen-âge Balaguier possédait son hôpital. Déodat de Barasc, seigneur de Montbrun en 1286 en fait mention, il lègue à sa femme Lombarde de Balaguier, la jouissance de ses terres, à l'église et à l'hôpital du même lieu. Il allât jusqu'à affranchir des droits de péage, taille et corvées les prêtres et habitants de Balaguier. Selon l'usage, l'hôpital devait avoir sa chapelle. Il y a une centaine d'année, il existait les restes d'une chapelle dédiée à St André dans le vieux Balaguier. Il y aurait peut-être un rapprochement à faire avec l'hôpital.

En 1350 d’après une bulle, une chapellerie fut fondée par Bertrand Rolland et son épouse gaillarde de Senaillac. On appelait chapellerie, une fondation constituée par des biens ou une somme d'argent avec charge de faire dire un nombre déterminé de messes ou d'offices.
Le registre d'impôts de 1698 signale lui aussi l'existence d'une chapellerie qui semble avoir eu des biens assez conséquents puisqu'elle vient en tête des contribuables.
Enfin, le révérend-père François Bergon de la société de jésus et originaire de Balaguier, signale qu'en 1411, il existait une confrérie de St. Martin à Balaguier.

porte du château en 1910Porte de l ancienne forteresse

porte du château en 1960Porte du chateau en 1960

EGLISE DE BALAGUIER

Ce monument riche de structure avec sa voute élevée, remonte au XIII° siècle, s’il faut en juger par le style d’après lequel il a été construit, qui est de pur gothique. Primitivement, il était plus vaste et dans le laps de temps, on a eu la négligence de laisser tomber en ruine la charpente des deux chapelles latérales dont on aperçoit les vestiges du côté du midi, dans le cimetière ainsi que du côté du nord sur le passage pour aller à la fontaine.
La chapelle du côté du midi était dédiée à ST Blaise. On a aussi retranché le sanctuaire qui se trouvait derrière le sanctuaire actuel qui n’est qu’une partie de la nef comme on le voit facilement. La raison pour laquelle on a ainsi rapetissé ce monument ne peut être autre que parce que ce qui nous reste était suffisant pour contenir la population.
L’abbé Naudan dans « nos clochers » ajoute quelques retouches et quelques précisions. L’église, du XIII° siècle de pur style gothique aux proportions harmonieuses (26m de long sur 7 m de large) a été mutilé et modifié à plusieurs reprises. A l’origine, la nef était flanquée de 3 chapelles d’un côté et de 3 chapelles de l’autre.
La date précise de la construction est difficile à déterminer. Par contre, comme toute oeuvre d’art, ce monument possède une signature très lisible. Quand un seigneur ou un évêque ou quelque autre personnage faisait édifier une église, il faisait placer visiblement ses armoiries dans les parties construites par lui, à la clé de voute ; c'est le cas pour Balaguier. Une des clefs de voute porte les armes de la famille des Lagrège, noble famille du Quercy qui peut être habitait Balaguier, l'écusson est traversé de trois bandes horizontales coupées par une bande oblique chargée de 3 fleurs de lys ; c'est là une preuve certaine que cette famille ou tout au moins un membre de cette famille à fait entreprendre la construction de cette église.

Capture eglise

Dire que cet édifice avait dû être construit primitivement non pour servir d'église paroissiale, mais pour l'usage de quelques congrégations, communautés ou monastère est une hypothèse sans fondement ; en effet il n'y a aucune trace de monastère ni dans les documents écrits ni dans les vestiges archéologiques. Que cette église soit grande c'est normal, il fallait bien ces dimensions pour une population bien plus nombreuse qu'aujourd'hui. Songez que 150 personnes remplissent bien cette église et qu'il y a 150 ans il n'y avait pas moins de 600 habitants à Balaguier.

Eglise balaguier

ORGANISATION RELIGIEUSE

Ce que nous savons, c'est qu'avant la révolution, Balaguier au point de vue religieux dépendait du diocèse de Cahors tout en appartenant au Rouergue au point de vue civil. Or les archives religieuses de Cahors nous disent que Balaguier était un prieuré séculier (séculier, car il dépendait d'un évêque et non d'un monastère) à la collation de l'évêque de Cahors.
Voici comment cela se passait, l'évêque de Cahors nommait un prieur qui percevait les bénéfices de la paroisse de Balaguier, car les biens ecclésiastiques étaient importants. Ce prieur n'était pas nécessairement prêtre et ne résidait pas dans la paroisse. Il se faisait remplacer par un recteur (lou ritou) ou curé, qui, lui faisait le travail. Tantôt les revenus de l'église et des dépendances étaient partagés d'une façon déterminée entre le prieur et le recteur, tantôt le prieur touchait l'intégralité et donnait au recteur un traitement de misère appelé "portion congrue". C'était le cas à Balaguier à la fin du XVI° siècle. En somme le recteur ou curé avait charge des âmes de la paroisse et en ce qui concernait les bien paroissiaux, il était vis-à-vis de son prieur comme un fermier vis-à-vis de son patron.
Les revenus ecclésiastiques pour Balaguier ne dépassaient pas 50 livres, le recteur recevait 25 setiers de blé et 18 charges de vin, mais tout ce blé se dépensait en décimes ou pour l'entretien des deux églises de Balaguier et de Cambairac (Ambeyrac) qui alors n'était qu'une annexe de Balaguier, tandis que Vernet était une annexe de Prix. Les décimes étaient une taxe perçue par ordre du roi sur le clergé qui à son tour percevait de la dîme. En fait surtout aux XVII° et XVIII° siècles, cette redevance de la dîme due à l'église pour les immenses services rendus à la nation était fort réduite et le bas clergé comme le recteur de Balaguier vivait avec "portion congrue" insignifiante.
Les archives du Vatican nous donnent la liste des prieurs et recteurs de la paroisse au moins depuis 1346.
Le plus grand nombre des prieurs sont de familles nobles et possèdent d'autres charges lucratives, tels Raymond de Cornac, chanoine de Clermont en 1350 - A. de Cros, chanoine de Fréjus - Bertrand Huc, chanoine de Ste Croix en 1397 - Olivier de Cardaillac, protonotaire apostolique en 1460.
Quant aux curés citons Bernard Escaffre en 1346 - Jean Baldiguier en 1400 - Pierre Valette de 1451 à 1455 - Ray-mond de Gourdon en 1462 - Durant Bourière en 1545 - François Lajonquières en 1744 - Jean Fagegaltier curé du-rant la révolution.
Prêtres originaires de Balaguier :
François Bergon né à Balaguier en 1757
Jean-Baptiste Vernet né à Balaguier le Haut en juillet 1800
Pierre Merle né en 1878
Jean-Baptiste Obscur né au Rouquette
Maximilien Cavarroc né au Barry

L'EGLISE ET LA REVOLUTION

Monsieur l'abbé Jean Fagegaltier, né le 25 juin 1784, prêtre à noël 1762, fut curé de Balaguier d'Olt le 24 février 1765. A l'époque de la révolution en 1791, nous le trouvons encore à Balaguier. Il eut le malheur de prêter serment de fidélité à la constitution civil du clergé. Après la prescription du culte divin qui eut lieu en 1793, il se retira chez lui à Maleville et avant de mourir il fit sa rétractation.
Nous possédons une lettre écrite de sa main, que nous trouvons dans les notes du chanoine Edmond Albe.
"Aux citoyens administrateurs du district de Villefranche d'Aveyron, Jean Fagegaltier, habitant du lieu de Balaguier, vous expose qu'en qualité d'officier de morale, il desservit la paroisse de Balaguier. Il s'est empressé de déférer aux arrêtés des représentants du peuple dans ce département. En renonçant à l'exercice publique du culte, il n'ignore pas que désormais la maison qu'il habitait en sa fonction d'officier de morale, à Balaguier et que les lois antérieures lui accordaient, ne lui est plus destinée, que la nation en a acquis la propriété, et qu'il n'a plus le droit d'y habiter qu'en payant le loyer. Il serait cependant toute justice que l'ex-possédant fut autorisé à y demeurer un temps moral (raisonnable) pour pouvoir se procurer un logement ailleurs et faire transporter les meubles et effets à lui appartenant, et jusqu'à ça, ces meubles et effets doivent être sous la sauvegarde de la loi et la surveillance de la municipalité de Balaguier. En partant l'ex-possédant payerait une indemnité proportionnée au temps qu'il en jouira. Ce temps ne vous paraitra pas fort considérable si vous le fixer à celui que l'ex-possédant vous demande : jusqu'au 6 messidor (du 20 juin au 6 juillet) époque à laquelle suivant l'usage du pays les loyers se renouvellent. Vous ne voudriez pas, citoyens, vous refuser à cette juste réclamation. Vous ne permettrez pas qu'un bon citoyen, un bon républicain qui s'est fait un devoir sévère de souscrire le premier, à toutes les lois qui ont étés faites depuis le commencement de la révolution, qui en a loyalement provoqué l'exécution dans sa commune, soit réduit à la dure nécessité d'aller mendier un asile étranger. Vous l'autoriserez en sa qualité, sur son offre de payer l'indemnité que vous déterminerez jusqu'au 6 messidor prochain, que vous déclarerez ses meubles et effet sous la sauvegarde de la loi et sous la surveillance de la municipalité de Balaguier jusqu'à cette époque."
Le révérend-père François Bergon est né à Balaguier d'Olt le 15 avril 1757, il fit ses études de philosophie à Villefranche de Rouergue, de théologie au grand séminaire de Cahors, puis entra à Saint-Lazare où il fut ordonné prêtre. On le trouve successivement à Cahors, missionnaire des campagnes puis à Buglose et à Bordeaux
La révolution le ramène à Balaguier où il exerce clandestinement le ministère. Il est arrêté, conduit à Cahors et s'échappe. Il retourne à Balaguier. Découvert, il s'enfuit dans les bois. Il est arrêté de nouveau au cours d'une nuit obscure, alors qu'il portait un viatique à un malade le 10 mai 1794. Conduit à Cahors, il comparait devant le tribunal révolutionnaire le 16 mai. Condamné à mort séance tenante, il est mené à l'échafaud le lendemain. Il confit ses soulier à une femme en lui disant "donnez-les à un pauvre. Jésus-Christ est monté au calvaire les pieds nus. Je veux faire comme lui." Il eut la tête tranchée le 17 mai 1794 à 9 heures du matin. Il avait 37 ans. Un gendarme présent se mit à genoux dès que sa tête fut tombée et s'écria : "voilà un saint !" et il donna sa démission

EGLISE DE VERNET-LE-BAS

Appelé jadis Vernet-Inférieur dont l’église était l’annexe de Prix. Cette église était dédiée à Saint-Jacques, en l’honneur duquel s’était formée sous l’ancien régime une confrérie. Elle fut érigée en   paroisse le 5 mai 1869. Edifice d’origine romane, effondrée en partie vers 1453. Il fut restauré à cette époque et occidenté. De nouveaux travaux de restauration furent entrepris vers 1869 (réfection du chevet dans le style néo-roman et du portail situé à la base du clocher). Les vestiges romans se reconnaissent dans la nef (assises inférieures) et dans le clocher (sanctuaire primitif, XII° siècle, chapitaux).

Eglise vernet

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